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Epreuve en équilibre

Publié le par MAuD

Le ventre noué, la bouche sèche, les jambes qui tremblent.
J’ai peur.
J’ai peur car si j’ai pu dompter ce monstre noir sorti un jour de mes entrailles, je sais combien il est imprévisible, sournois, terrible et destructeur. Je sais combien il vous aspire le moindre souffle de vie jusqu’à vous laisser essouffler de vivre.
Je souffre de voir qu’il s’attaque à mon amour.
Je souffre pour elle de voir ce noir traverser son regard, ses gestes, ses mots. De voir ses larmes, d’entendre ses silences.
L’impuissance m’assaille, car je le sais au plus profond, je ne peux rien faire. Etre patiente, attendre…

Mais comment expliquer aussi cet agacement, cette injustice que l’on ressent à devoir co-vivre cette épreuve. A vouloir pousser, râler, balayer tout cela d’un revers de la main.
C’est à n’y rien comprendre. Parce que je comprends, je sais que rien ne viendra facilement, qu’il faut le temps, laisser le temps de ne pas aller, de sombrer…
Je me sens égoïste. Egoïste de ressentir cette impatience, alors que je me sens si bien, si forte, en phase avec ma vie, mes choix, mes prises de positions… mais finalement, ces acquis ne viennent-ils pas du sombre, du noir ??
Qu’en est-il de nous ? Comment passer ces épreuves, comment trouver pour l’une la patience et l’autre le courage ? Comment apprivoiser cette tierce personne ?

 

Chut Chut Chut... je voudrais éteindre ma pensée...

 

Je me sens suspendue sur équilibre fragile. Avec mon « trop » qui lutte pour se contenir. Et ma compassion qui doit « foutre la paix ». Juste laisser. Apprendre à me détacher !

Plus encore, je vois ma bulle, elle  flotte, tentant de maintenir l’équilibre de ce tourbillon d’émotions.
Elle est là intacte, pure, légère, quasi-parfaite pour accueillir mes doutes, mes peurs. Pour me ressourcer. Pour trouver l’énergie nécessaire de co-exister cette dépression.  De soutenir, de porter. Et de m’évader quand cela devient insupportable, tortueux, douloureux, difficile.
Je connais les sons de l’apaisement, les mots de soulagements, les épaules infaillibles.
Je respire, je pleure, je regarde la vie, et la pousse, la tire vers le haut parce qu’elle vaut le coup.
Pour moi, mais surtout pour Nous.

Je me sens en apesanteur, blottie aux creux des parois rondes, contenue, entourée, apaisée.
Forte pour continuer.


BulleJen

                                                                                                   " In"

 

 

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Photo de:  
http://www.jeny.book.fr
 

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